La batterie, cet objet opaque

De quoi une batterie est elle faite? Comment la faire durer, la préserver?
Nous négligeons souvent la batterie lors des inspections succinctes car elle est non visible au premiers coups d’oeil, qu’elle ne fait pas parti des organes de sécurité et qu’on ne pense à elle que quand elle se meurt. Or, comme tous les organes d’une moto, la batterie doit être vérifiée régulièrement. A moins qu’elle ne soit de type » sans entretien « , il est bon de surveiller son niveau de tension, le bon serrage des cosses, simplement d’y jeter un coup d’oeil.
Les problèmes électriques sont ceux que le motard redoute le plus.
Nous avons tous observés, un jour ou l’autre le schéma électrique de notre moto, en prenant peur. Pourtant, la complexité est trompeuse.
Le schéma peut être divisé en sections beaucoup plus simples à lire et à comprendre.
La source d’énergie, en principe la batterie ou l’alternateur au travers de la batterie, alimente un appareil consommateur par un fil conducteur. Le retour à la source se faisant par un fil de masse (généralement relié au cadre de la moto). Le circuit est fermé.
Qu’est-ce qu’une batterie ?
La batterie est une sorte de pile, une sorte d’accu(mulateur) qui fournit le courant et la tension nécessaire au démarreur et à l’allumage pendant la phase de démarrage.
Elle sert aussi de réserve aux équipements consommateurs de la moto chaque fois que le moteur tourne à un régime trop lent pour que le générateur débite une tension suffisante.
petit rappel :
Les batteries de motos modernes sont en 12 volts.
La capacité de la batterie est indiquée en ampères-heures (A/h). Ainsi, une batterie classée 10 A/h peut débiter, dans certaines conditions normalisées, 10 ampères pendant une heure ou 1 ampère pendant 10 heures.
Une batterie plomb-acide est constituée d’une série d’éléments séparés contenus dans un bac commun. Chaque élément forme de petit tiroir est séparé, à l’intérieur de la batterie,de l’élément suivant. Chaque élément est constitués de deux jeux de plaques, une positive et une négative. Les plaques positives sont recouvertes de péroxyde de plomb après charge (de couleur brune) et les plaques négatives de plomb métallique spongieux (de couleur grise).
Les plaques sont reliées entre elles par des pontets et chaque jeu est connecté à la borne extérieure correspondant à sa polarité sur le dessus de la batterie.
Entre les plaques, on place des séparateurs en carton traité, en plastique ou en fibre de verre qui empêchent tout contact générateur de court-circuit entre les plaques.
Les éléments sont remplis d’une solution d’acide sulfurique et d’eau, l’électrolyte, contenant environ 60 % d’eau et 40 % d’acide, d’où l’appellation » batterie plomb-acide « .
Toutes ces plaques et éléments forme un générateur électrochimique, un appareil qui transforme la réaction produite par l’électrolyse sur les plaques en énergie électrique. Cette réaction produit des résidus qui tombent au fond des éléments, dans un espace réservé a ces résidus, sous les plaques. Cette réaction chimique produit un mélange gazeux qui s’échappe de la batterie alors que la solution acide se concentre.
Il faut donc remettre de l’eau distillée lorsque le niveau de l’électrolyte est trop bas. N’ajoutez pas d’acide sulfurique pour relever le niveau de liquide des éléments. Cela risquerait de causer un court-circuit interne, mettant la batterie hors d’usage.
Pourquoi une batterie se décharge-t-elle ?
La batterie est chargée par l’alternateur de la moto, lui même entraîné par le moteur.
Il faut un certain régime moteur pour que l’alternateur envoie suffisant de recharge à la batterie qui elle fourni l’alimentation aux différents équipements (feux de route, feux stop, clignotants…) et rembourser la perte d’énergie du au démarrage de la moto.
Si la moto n’est utilisée que sur de courts trajets, ou rarement, ou toujours au ralenti,il n’est pas rare de se retrouver « rapidement » avec la batterie à plat. Il faut alors la retirer de la moto et la recharger avec un appareil spécifique (un chargeur), branché sur le réseau domestique.
La batterie peut être déchargée à cause de non utilisation, car la réaction chimique se produit constamment, même complètement déconnectée du circuit, et cette réaction chimique conduit à une décharge lente, mais complète, appelée auto-décharge.
En condition normal, cette auto-décharge peut atteindre 1 % par jour. Si votre batterie est à plat après seulement quelques jours d’inactivité, elle est certainement hors d’usage et doit être remplacée.
Inconvénient de l’auto-décharge: le sulfate de plomb qui se forme sur les plaques est plus dur à attaquer lors de la recharge. Après un hivernage de la moto ou une longue période d’inactivité, la batterie doit être rechargée si la mesure du voltage indique qu’elle n’est chargée qu’à 50 % ou moins de sa capacité totale.
La formation d’une grande quantité de sulfate de plomb (cause de l’auto décharge) sur les plaques rendra la batterie inutilisable.
Vérification de l’état de la batterie ?
Il faut utiliser un voltmètre relié aux bornes de la batterie.
Une batterie de 12 volts doit avoir une tension mini entre bornes de l’ordre de 12,5 volts et doit être rechargée si la tension est au-dessous de 11 volts. Lorsque la batterie est chargée, la tension aux bornes doit être d’environ 15 volts.
Pour les batteries plomb-acide
Des dépôts blanchâtres sur les plaques indiquent que la batterie doit être remplacée.
Du fait de l’électrolyse, la batterie perd peu à peu du liquide par évaporation ou par gaz.
Gaz formé par la rection chimique de la batterie (pas de soucis, ces gaz sont évacués par des évents prévus par le constructeur). Assurez-vous que l’évent de la batterie n’est pas bouché car, dans ce cas, les gaz ne peuvent être évacués.
En premier lieu, contrôlez le niveau de l’électrolyte (le liquide). Les batteries » classiques » ont un bac transparent grâce auquel on peut voir immédiatement le niveau de l’électrolyte. Le minimum et le maximum sont indiqués par des traits horizontaux.
Les bornes de la batterie ne doivent présenter aucun signe de corrosion. Si c’est le cas, il faut les nettoyer avec un papier abrasif fin.
Recouvrez les bornes d’une graisse spéciale pour les protéger de la corrosion. C’est important car des bornes corrodées (rouillées) offrent un mauvais contact électrique et s’opposent au passage du courant, d’ooù certains problèmes électriques.
Comment recharger la batterie ?
Si une basse tension montre que la batterie doit être rechargée, démontez-la de la moto et reliez la batterie au chargeur, le fil + (rouge) à la borne positive et le fil – (noir) à la borne négative.
Sur une batterie classique, dévissez les bouchons présents au dessus de chaque éléments pour assurer l’aération.
Branchez le chargeur et laissez la batterie en charge une nuit.
Il faut un chargeur spécifique moto avec une intensité de l’ordre d’un dixième de la capacité (en ampères/heure) de la batterie. Dans ces conditions, une charge lente complète prend une dizaine d’heures.
Débranchez le chargeur et déconnectez-le de la batterie. Vérifiez la tension entre les bornes.
Si la tension est remontée, vérifiez le niveau de l’électrolyte et complétez pour compenser l’évaporation qui s’est produite pendant la charge. Recontrôlez la tension après une demi-heure. Essuyez le dessus de la batterie, remettez les bouchons et remontez la batterie sur la moto.
Si la tension est toujours basse, elle doit être remplacée.
En cas de remplacement de la batterie, assurez-vous que la capacité (Ah) est identique.
Pourquoi utiliser un chargeur spécifique ?
Celui-ci délivre en effet une puissance trop importante, calibrée pour les batteries de voiture qui sont bien plus puissantes que celles pour motos.
Une charge lente évite aux plaques internes de se déformer et de se dégrader.
Une charge trop rapide, avec un chargeur auto, diminuera la durée de vie de la batterie moto.
Mais cela reste possible en solution d’appoint.